Nourrir

Sonde : il est possible de nourrir avec le plus de naturel possible, en mixant la nourriture délayée avec du lait, ou du soja. Le passage de viande fraîche peut se faire en grattant avec le plat d'un couteau de la viande rouge tendre (cela produit une sorte de mousse très légère . Il faut privilégier les protéines, les légumes pour le transit intestinal, les vitamines et les oligo-éléments pour favoriser la défense naturelle, mise à mal par l'état de coma. Nous utilisons une moulinette Moulinex.

Bouche : les essais de nourriture par la bouche peuvent être tentés très tôt. Les petits pots bébé aux fruits marchent bien. Le passage de l'eau est plus difficile, il faut diluer avec de la gélatine, ou du petit suisse, yaourt nature. Laissez votre intuition vous guider. Attendez une phase d'attention et dites bien que vous donnez à boire à l'intéressé. Une seule cuillère avalée au début est une moyenne acceptable. On déconseille la gelée de groseilles ou fruits similaires qui piquent sur la gorge.

Une alimentation spécifique peut être obtenue en utilisant un mixeur style " Magimix ". La dilution des repas mixés dans du soja ou du lait, voire de l'eau permet le passage dans les sondes. Le poisson ne crée aucune adhérence sur le plastique. On peut privilégier les protéines végétales, varier sur tous les thèmes.

Cela permet également de suivre le transit intestinal, de stabiliser les périodes diarrhéiques, le passage d'eau de riz peut aider. Il faut alterner selon les résultats, l'occlusion intestinale doit être évité à tout prix. Le manque de conscience gêne à l'évacuation naturelle.

Nous avons même pendant une longue période adjoint du sérum de cheval frais, récupéré dans un abattoir en Belgique. Cela permet de créer une auto-immunité naturelle. Les habitudes alimentaires régionales interviennent dans ce type de raisonnement. Nous l'avons complété par la prise d'oligo-éléments. Nous ne pouvons garantir scientifiquement l'efficacité du traitement mais notre malade étonne par son état le corps médical. Nous notons une perte de poids de 7 à 8kg, même si la musculature importante du sujet a fondu rapidement lui laissant une apparence maigre mais non décharnée, plutôt agréable.

La mastication peut réapparaître si vous laissez de petits morceaux. Nous avons pu depuis un an réintégrer les pois, les haricots, les petits morceaux de viande même si les jours de fatigue c'est plus difficile. Il est clair qu'il y a toujours de temps en temps des étouffements. Au fil du temps, on peut sans problème donner par exemple de la glace " rhum-raisins ", des pommes de terre en petits bouts, des légumes écrasés. La viande hachée crue est mastiquée si on la donne à la main alors qu'elle est refusée à la cuillère. On peut présumer que ce sont des tentatives de mordre.

Boire non épaissi n'est toujours pas acquis définitivement.

Essayer avec un verre épais, ou un gobelet en plastique. Stimuler en lui disant ce qu'il va boire, goûter si boisson chaude. Se méfier des boissons trop froides. Verser lentement, masser en dessous du menton pour faciliter déglutition, répéter inlassablement " tu bois ", " avale ". Cela peut paraître étonnant mais ça marche à 95%. Tenir le menton. Il y a contre-verse sur les partisans des petites gorgées ou contrairement des longues rasades… à adapter selon les cas.

L'eau gazeuse, forte " Perrier " a toujours été mieux acceptée. L'eau plate a peu de succès. L'ennui s'installe vite, penser à aromatiser l'eau de temps en temps. De plus, l'eau fortement gazeuse permet de dégager l'arrière-gorge de la salive épaissie, même de cracher les petits encombrements bronchiques par voies naturelles.